DE LA VAGUE A LA LUNE
Son 1 : Naissance de la vague Trajet Mulhouse - Fondation Schneider à Wattwiller. Son 2 : D’abord l’échec Wattwiller - Strasbourg (La Chaufferie) Son 3 : De la vague à la Lune La Chaufferie - CEAAC De la vague A la lune est une création sonore divisée en 3 actes créée dans le cadre des week-ends de l'art contemporain. Cette pièce était prévue pour le 15 mars 2020 (événement annulé du fait du covid-19). Chaque acte était à écouter durant le temps du trajet entre les différents lieux culturels du parcours. Cette pièce faisait écho aux expositions en cours à ce moment-là : A la fondation Schneider : "L'eau dessinée" A la Chaufferie : "Objet t'es qui ? Objet t'es quoi ?" Au CEAAC : "Time to leave the capsule... if you dare".
Cette création sonore était accompagnée du dépliant suivant :
Contenu du dépliant :
Léo dans son bain
Naissance du spationaute de Sandro BOTTICELLI
D’aucuns se demandent d’où provient la fascination des hommes pour la Lune ? Provient-elle du moment où un homme aperçut son reflet dans un lac ou est-ce son apparition dans des grottes antédiluviennes qui amenèrent les hommes à lever leurs yeux vers l’astre sélénique ? Au fil des siècles, des hommes virent en elle l’apparition d’un dieu ou d’un démon. Certains réalisèrent des sacrifices lorsqu’elle se révélait pour mieux se dissimuler du fait des ombres de la Terre quand d’autres la suppliaient de leur octroyer un descendant. Bien sûr, ces rituels primitifs furent bien vite écartés avec la découverte de Ptolémée et de Galilée. Sans ces deux hommes collaborant malgré la difficulté des distances qu’on peut difficilement imaginer au temps qui est le nôtre où le monde s’ouvre en un click rien n’aurait été possible. Personne n’aurait saisi ses cycles, découvert ses mers, ses crevasses et sa face cachée. Il en va naturellement de même quant à son influence sur notre monde et nos humeurs. Des marées aux insomnies, la Lune, fragment de la Terre expulsée de force par un autre, fille irremplaçable que nous contemplons et qui nous éclaire lorsqu’elle est pleine durant nos chauds étés. Récemment, certains chercheurs ont réalisé de nouvelles découvertes menant à penser que la conquête de la Lune ne serait que le prolongement de la conquête des airs. Une fois la Terre révélée, sa circularité refermée, les continents et les peuples dévoilés, la gravité vaincue, l’homme avide d’exploration ne pouvait que se tourner vers l’espace. Aussi, n’est-ce pas surprenant que de redécouvrir aujourd’hui le chef d’œuvre du grand peintre de la Renaissance Sandro Botticelli La Naissance du spationaute (1485). Ne nous y trompons pas. Lorsque Botticelli peint Zéphyr et Thémis encadrant le spationaute, il ne cherche nullement à le dissimuler mais bien à le pousser vers les cieux et à retrouver la fille de celle qui nous abrite. Le voile suspendu virevolte en un geste comme un au revoir d’une déesse du passé vers l’homme de demain. D’ailleurs, Botticelli accentue cette idée en s’acharnant à dépeindre le spationaute le plus réalistement possible, au contraire du reste du tableau qui reste dans une tradition picturale allégorique. Et ce dernier, sur sa rampe de lancement en forme de conque nous salue à son tour, nous rassurant dès lors de la joie de cette aventure. En cette période révolutionnaire que fut le quattrocento florentin, le jeune Léo, génie qui portera les idées de la poussée, de la montgolfière, de l’anatomie et de tant d’autres encore ne pouvait échapper à l’influence de ce tableau. Et ses amis, concurrents direct selon des dires, ne pouvaient que poursuivre cette quête effrénée qui est la conquête du ciel puis de l’espace. Cette obsession fut bénéfique pour l’humanité à bien des égards : les échecs apportèrent des découvertes capitales. Que l’on pense au cyclopède, à la cocotte-minute, à la turbine, à la fusée et nous n’aurons encore qu’une vague idée de l’apport de la Lune dans l’avancée des recherches technologiques et artistiques du genre humain. Dès lors, nous ne pourrons jamais assez remercier l’invention de ces hommes et le partage de leurs idées pour notre désormais port de départ pour l’univers : la Lune.